Sonia, Hélène et Marie, les héroïnes de Loleh Bellon parlent le langage de tous les jours, même lorsqu’elles s’offrent des escapades vers leur jeunesse : des jeux de chipies déchaînées aux chamailleries adolescentes. Elles se racontent, complices mais critiques, parfois impitoyables, créent un climat fragile où le rire sonne « fêlé » où les pirouettes dissimulent une grimace, les coups d’œil une vacherie, les coups de griffe un désespoir. On dérape du rire à l’émotion, du sourire à la mélancolie, comme on dérape du présent au passé et d’aujourd’hui à la semaine suivante. Les Dames du jeudi, cette méditation tendre sur le temps qui passe est, en tous cas, un vibrant hommage à la solidarité féminine.
Que fait-on des années qui nous restent quand tout est joué, qu’on ait gagné ou perdu ? La réponse apportée par Loleh Bellon à ce questionnement universel a séduit la Compagnie Traitement de Textes : quand on tient toute sa vie dans le creux de sa main il est encore possible d’y puiser une infinie douceur en s’accrochant aux valeurs sûres, l’amour, l’amitié et un solide sens de l’humour.